Quand on a un projet de formation et qu’on est face à des experts, il arrive souvent que ces derniers souhaitent enseigner le plus d’éléments possibles. C’est louable, bien sûr, mais ce fonctionnement peut engendrer une surcharge cognitive de l’apprenant et lui donner l’impression d’un « bourrage de crâne » (ce qui, on en convient tous, est fort peu agréable).
Mais comment limiter la parole de l’expert et éviter la surcharge cognitive ?
3 mots d’ordre : Sélectionner, Séquencer, Reformuler.
Sélectionner les informations.
La première méthode pour éviter l’effet « bourrage de crâne » de vos formations est la sélection d’information. Ca parait assez évident, mais il peut arriver que cela se montre difficile en fin de compte. Pour vous y aider, vous pouvez vous référer aux objectifs d’apprentissage (lien vers l’article) que vous avez d’ores et déjà définis. Est-ce que cette information permet d’accéder à un de mes objectifs ? Si la réponse est non, alors elle n’est pas essentielle et elle peut apparaître lors d’une prochaine formation, par exemple !
Séquencer les informations.
Vous avez terminé la sélection des informations nécessaires à la réussite de vos objectifs d’apprentissage, mais vous remarquez que la proportion d’éléments à intégrer à votre formation est encore conséquente. Pas de panique ! Il suffit de séquencer les informations, quitte à produire deux, trois, quatre modules s’il faut ! Préférez les modules courts (45 minutes grand maximum), ils vous permettront d’avoir une limite fixe et d’éviter à l’apprenant la surcharge cognitive.
Reformuler les informations.
Le problème de surcharge cognitif ne vient pas toujours du nombre d’informations ou d’éléments à intégrer à votre formation. Parfois, cela vient de la formulation même de ces éléments. N’hésitez pas à vulgariser quand cela est possible afin de simplifier la compréhension et d’alléger votre discours. Pour vous y aider, n’exprimez qu’une seule idée par phrase. Le séquencement se fait aussi à l’intérieur même de l’information !
Enfin, il suffit parfois de changer quelques mots par-ci, par-là pour que votre formation soit plus accessible d’un point de vue cognitif. Par exemple, éviter l’expression « dans le but de » et la remplacer tout simplement par le mot « pour » permet de diminuer les éléments perturbateurs de la phrase dans le but d’ pour aller à l’essentiel : l’information.
Que faire si, malgré tout, mon contenu de formation est toujours très dense ?
Evidemment, il arrive que malgré tous nos efforts, le contenu de formation continue d’être extrêmement dense (notamment pour les sujets sensibles ou précis). Ce n’est pas de votre faute, ni celui de votre expert (ne vous sentez pas coupable, tout va bien).
Pour rendre tout cela plus digeste, il existe quelques astuces :
- Eliminez tous les objets étrangers à la tâche d’apprentissage : prévoyez des écrans sobres et supprimez les éléments qui peuvent être perturbants pour l’apprenant. Encouragez-le ainsi à se concentrer sur l’information donnée.
- Mettez en évidence les éléments essentiels du contenu : encore une fois, cela a pour but de concentrer l’apprenant sur les informations transmises lors de votre formation. Vous pouvez y mettre de la couleur, de la surbrillance, des flèches etc. Ce que vous voulez ! Le principal étant que l’œil de l’apprenant et donc son attention soit attirée toute entière sur l’élément que vous avez mis en valeur.
- Présentez des informations auditives et visuelles complémentaires plutôt que se répéter : on a tendance à penser qu’une information répétée est une information mieux comprise. C’est faux. Elle sera peut-être retenue, mais sans la compréhension, elle devient caduque. Privilégiez les informations complémentaires, qui suivent un schéma logique, pour favoriser la compréhension des apprenants et donc leur mémorisation.
- Soignez la présentation des informations : en effet, la manière dont les informations apparaissent à l’écran favorise ou non la compréhension et la mémorisation de ces dernières. Par exemple, si vous présentez une frise chronologique avec des éléments (image + texte) chronologiques (bravo Einstein !), préférez la présentation spatiale plutôt que la présentation temporelle :
Et voilà ! Éviter la surcharge cognitive, même avec des sujets denses ou compliqués, c’est possible !